On croit benoîtement que les siècles littéraires commencent nettement. Le 31 décembre 1899 à 23h59, c’était le XIXe. Et le 1er janvier 1900 à 00h00, le XXe. Bien sûr que les choses sont bien plus complexes que cela. Un siècle littéraire naît avant tout par la rupture et la nouveauté. Et ce qui est intéressant, c’est que lorsque le siècle change, personne ne le voit sur le moment. Il faut du recul pour le comprendre. De fait, le XXe siècle littéraire français est né en 1913. Nous allons voir comment.
C’est à Rome que naît une certain Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, d’origine polonaise. D’une mère noble et un peu volage, cet enfant non désiré ne connaîtra jamais son père. Il aura un demi-frère et s’installera dans sa prime jeunesse à Monaco où sa mère, aux mœurs légères, sera fichée par la police comme ‘femme galante’. Notre ami Guillaume poursuivra ses études à Monaco, Cannes et Nice où, bon élève, il échouera tout de même au bac.
Apollinaire : de l’imaginaire à l’écriture, de l’écriture à l’imaginaire
La carrière d’écrivain d’Apollinaire est réputée débuter par un voyage initiatique en Belgique, en 1899, avec son demi-frère. Comme les moyens manquent, le lieu de villégiature de l’été est quitté précipitamment à la cloche de bois, en secret et à l’aube. Cet été à Stavelot, en Wallonie, marquera durablement notre auteur et épicera son imaginaire.
En 1900, Apollinaire s’installe à Paris. Afin de trouver un travail plus intéressant, il passe un diplôme de sténographie. Il fait le nègre pour l’avocat Esnard et écrit le roman Que faire ?. Comme Esnard est un aigrefin, il omet de payer Apollinaire qui, pour se venger, séduira sa maîtresse !…
La carrière littéraire d’Apollinaire commence l’année suivante par des publications de poèmes dans différentes revues où signe de son nom, Wilhelm Kostrowiztky. Il est alors précepteur pour une vicomtesse d’origine allemande. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise Annie Playden qui l’éconduira sans autre forme de procès. C’est dans ce contexte que naîtra la période rhénane. Annie quittera définitivement la France en 1905, laissant Apollinaire dans la douleur, ce qui donnera lieu à un beau nombre de textes poétiques (dont la fameuse Chanson du Mal-Aimé).
De 1902 à 1907, Apollinaire travaille dans le milieu financier où il s’ennuie mais il faut bien vivre, et publie parallèlement des contes et des poèmes sous le nom de son grand-père, Apollinaire, puisqu’Apollon est aussi le dieu de la poésie. Durant cette période, il vit une histoire compliquée avec la peintre Marie Laurencin. Il glisse progressivement vers le métier d’écrivain et rencontre alors notamment Picasso ou Vlaminck. Il fréquente tout le milieu parisien de l’art d’avant-garde et se forge un nom comme journaliste critique d’art pour la revue L’Intransigeant.
En septembre 1911, Apollinaire est même accusé d’avoir été complice du vol de la Joconde au Louvre : il connaissait en effet le voleur de plusieurs statuettes du musée. Cet épisode romanesque lui devra une semaine de prison à la Santé.
Apollinaire et le chaos de la guerre et du cœur
En 1913 paraît son recueil Alcools, qui réunit tout le travail poétique d’Apollinaire depuis 1898. Le bouleversement littéraire qui en découle est retentissant.
La suite de la vie d’Apollinaire est connue. Il s’engage dans l’armée en 1914 et doit, pour cela, se faire naturaliser Français. Il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, une noble aux mœurs légères, elle aussi, qu’il appellera Lou. Celle-ci finira par répondre à ses avances, même si elle avouera être amoureuse d’un autre homme, un certain Toutou. Comme Apollinaire est alors envoyé au front, il entame une correspondance assidue avec Lou qui paraîtra sous le titre Poèmes à Lou.
En 1915, la jeune femme rompt car elle n’est pas vraiment amoureuse. Apollinaire rencontre alors dans un train une certaine Madeleine Pagès et, sur le front de Champagne, il continue d’écrire afin de rester avant tout un poète. Il se fiance à Madeleine et souhaite devenir officier. Il est naturalisé Français en 1916 sous le nom de Guillaume Apollinaire. A cette année, pendant qu’il lit le Mercure de France dans une tranchée, il reçoit un éclat d’obus dans le front, ce qui lui vaudra une trépanation !
Dans une lettre de 1917 à Paul Dermée, il invente le terme de ‘surréalisme‘ qui marquera bien sûr tout le siècle. Il publiera Les Mamelles de Thirésias et les Calligrammes avant d’épouser, en 1918, une certaine Jacqueline. Mais il ne se remettra jamais complètement de sa blessure et succombera, en 1918, de la grippe espagnole.
1913 : Apollinaire comme l’initiateur du XXe siècle littéraire
Apollinaire est le poète qui inaugure officiellement de XXe siècle en faisant paraître Alcools en 1913. Pourquoi ?
D’une part, sa poésie s’inscrit dans la droite continuité du symbolisme baudelairien. Elle revendique, outre toute théorie, l’exigence d’une création débridée, mettant l’imaginaire et sa grammaire au centre de l’écriture. L’objectif est d’exclure le plus possible la raison, l’intelligence, pour permettre l’expression pure des sentiments et des images. L’art n’est ni philosophique, ni logique. Il n’imite pas la nature, il a sa propre logique, son propre sens, sa propre vérité. Plus : l’imaginaire conforme sa propre écriture, ses propres lois formelles. Et c’est cette attitude qui révolutionne la littérature.
Pour autant, Apollinaire ne cherche ni la rupture avec la tradition, ni l’élan vers le futur : il s’inscrit totalement dans son temps, dans la modernité. Il cherche un constant renouvellement formel et pose notamment le vers libre et l’absence de ponctuation comme une forme fondamentale, répondant au jaillissement idéal de l’imaginaire. Par cette forme parfois déstructurée, il part de son intériorité propre et unique pour l’offrir au lecteur, de sorte qu’elle acquiert naturellement un statut universel. Et cette manière d’envisager l’écriture et de placer le lecteur au centre de son processus est ce qui inaugure réellement le XXe siècle littéraire. L’art pour l’art en arrive à un acte créatif pur qui se répercute directement sur la forme, reconnaissant ici la force de l’inconscient sur la raison.
Apollinaire fréquente également, nous l’avons vu, tous les peintres en pointe du modernisme. Il caresse en fait le désir de créer un art total, poétique (dans le sens étymologique de créatif), qui intégrerait sans école toutes les tentatives de son temps pour renouveler l’expression de l’imaginaire. Dans un sens, il y a parfaitement réussi, puisqu’il rend possible l’émergence du surréalisme.
1913 est donc l’année où le XXe siècle littéraire prend naissance. Apollinaire en est en même temps le plus pur fruit et l’instigateur assidu.
Zone
À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-AviationSeul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres diversJ’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des TernesVoilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteurPupille Christ de l’oeil
Vingtième pupille des siècles il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
Ils disent qu’il imite Simon Mage en Judée
Ils crient s’il sait voler qu’on l’appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux qui portent la Sainte-Eucharistie
Ces prêtres qui montent éternellement en élevant l’hostie
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
À tire d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’Afrique arrivent les ibis les flamands les marabouts
L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête
L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri
Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machineMaintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent
L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas la regarder de prèsAujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beautéEntourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres
Le sang de votre Sacré-Coeur m’a inondé à Montmartre
Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses
L’amour dont je souffre est une maladie honteuse
Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passeMaintenant tu es au bord de la Méditerranée
Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année
Avec tes amis tu te promènes en barque
L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques
Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs
Et parmi les algues nagent les poissons images du SauveurTu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieu d’écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le coeur de la rose
Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit
Tu étais triste à mourir le jour où tu t’y vis
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours
Et tu recules aussi dans ta vie lentement
En montant au Hradchin et le soir en écoutant
Dans les tavernes chanter des chansons tchèquesTe voici à Marseille au milieu des pastèques
Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant
Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon
Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide
Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde
On y loue des chambres en latin Cubicula locanda
Je me souviens j’y ai passé trois jours et autant à GoudaTu es à Paris chez le juge d’instruction
Comme un criminel on te met en état d’arrestationTu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon tempsTu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvantéTu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent les enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune
Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre coeur
Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels
Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges
Je les ai vu souvent le soir ils prennent l’air dans la rue
Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs
Il y a surtout des juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiquesTu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux
Tu prends un café à deux sous parmi les malheureuxTu es la nuit dans un grand restaurant
Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amantElle est la fille d’un sergent de ville de Jersey
Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées
J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre
J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche
Tu es seul le matin va venir
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les ruesLa nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive
C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentiveEt tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vieTu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérancesAdieu Adieu
Soleil cou coupé
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Poésie
- Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, illustré de gravures par Raoul Dufy, Deplanche, 1911. Cet ouvrage a également été illustré de lithographies en couleurs par Jean Picart Le Doux19.
- Alcools, recueil de poèmes composés entre 1898 et 1913, Mercure de France, 1913.
- Vitam impendere amori, illustré par André Rouveyre, Mercure de France, 1917.
- Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, Mercure de France, 1918.
- Aquarelliste
- Il y a…, recueil posthume, Albert Messein, 1925.
- Ombre de mon amour, poèmes adressés à Louise de Coligny-Châtillon, Cailler, 1947.
- Poèmes secrets à Madeleine, édition pirate, 1949.
- Le Guetteur mélancolique, poèmes inédits, Gallimard, 1952.
- Poèmes à Lou, Cailler, recueils de poèmes pour Louise de Coligny-Châtillon, 195512.
- Soldes, poèmes inédits, Fata Morgana, 1985
- Et moi aussi je suis peintre, album d’idéogrammes lyriques coloriés, resté à l’état d’épreuve. Les idéogrammes seront insérés dans le recueil Calligrammes, Le temps qu’il fait, 2006.
Romans et contes
- Mirely ou le Petit Trou pas cher, roman érotique écrit sous pseudonyme pour un libraire de la rue Saint-Roch à Paris, 1900 (ouvrage perdu).
- Que faire ?, roman-feuilleton paru dans le journal Le Matin, signé Esnard, auquel G.A. sert de nègre.
- Les Onze Mille Verges ou les Amours d’un hospodar, publié sous couverture muette, 1907.
- L’Enchanteur pourrissant, illustré de gravures d’André Derain, Kahnweiler, 1909.
- L’Hérésiarque et Cie, contes, Stock, 1910.
- Les Exploits d’un jeune Don Juan, roman érotique, publié sous couverture muette, 1911. Le roman a été adapté au cinéma en 1987 par Gianfranco Mingozzi sous le même titre.
- La Rome des Borgia, qui est en fait de la main de Dalize, Bibliothèque des Curieux, 1914.
- La Fin de Babylone – L’Histoire romanesque 1/3, Bibliothèque des Curieux, 1914.
- Les Trois Don Juan – L’Histoire romanesque 2/3, Bibliothèque de Curieux, 1915.
- Le Poète assassiné, contes, L’Édition, Bibliothèque de Curieux, 1916.
- La Femme assise, inachevé, édition posthume, Gallimard, 1920.
- Les Épingles, contes, 1928.
Ouvrages critiques et chroniques
- La Phalange nouvelle, conférence, 1909.
- L’Œuvre du Marquis de Sade, pages choisies, introduction, essai bibliographique et notes, Paris, Bibliothèque des Curieux, 1909, première anthologie publiée en France sur le marquis de Sade.
- Les Poèmes de l’année, conférence, 1909.
- Les Poètes d’aujourd’hui, conférence, 1909.
- Le Théâtre italien, encyclopédie littéraire illustrée, 1910
- Pages d’histoire, chronique des grands siècles de France, chronique historique, 1912
- La Peinture moderne, 1913.
- Méditations esthétiques. Les Peintres cubistes, Eugène Figuière & Cie, Éditeurs, 1913.
- L’Antitradition futuriste, manifeste synthèse, 1913.
- L’Enfer de la Bibliothèque nationale avec Fernand Fleuret et Louis Perceau, Mercure de France, Paris, 1913 (2e édit. en 1919).
- Le Flâneur des deux rives, chroniques, Éditions de la Sirène, 1918.
- L’Œuvre poétique de Charles Baudelaire, introduction et notes à l’édition des Maîtres de l’amour, Collection des Classiques Galants, Paris, 1924.
- Anecdotiques, notes de 1911 à 1918, édité post mortem chez Stock en 1926
- Les Diables amoureux, recueil des travaux pour les Maîtres de l’Amour et le Coffret du bibliophile, Gallimard, 1964.
Correspondance
- Lettres à sa marraine 1915–1918, 1948.
- Tendre comme le souvenir, lettres à Madeleine Pagès, 1952.
- Lettres à Lou, édition de Michel Décaudin, Gallimard, 1969.
- Lettres à Madeleine. Tendre comme le souvenir, édition revue et augmentée par Laurence Campa, Gallimard, 2005.
- Correspondance avec les artistes, Gallimard, 2009.
Journal
- Journal intime (1898-1918), édition de Michel Décaudin, fac-similé d’un cahier inédit d’Apollinaire, 1991.
Voir aussi
2 Comments
[…] 1913 paraît Alcools d’Apollinaire, premier recueil de poésie se fondant sur la déstructuration formelle de la langue. Ce système […]
Dans « Le brasier » les vers « Les têtes coupées qui m’acclament / Et les astres qui ont saigné / Ne sont que des têtes de femmes » et dans « Les fiançailles » les vers « Il vit décapité sa tête est le soleil / Et la lune son cou tranché » font écho au célèbre « Soleil cou coupé » qui termine « Zone », le poème d’ouverture d’Alcools.
Le lyrisme à la fois visionnaire, délirant et transgressif d’Apollinaire annonce la poésie et la peinture surréalistes. On peut cependant noter une baisse sensible d’inspiration dans Calligrammes, malgŕé l’innovation formelle que constituent les poèmes-dessins.