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L’écriture journalistique pour tenir un blog

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L'écriture journalistique pour tenir un blog

Tenir un blog, c’est l’alimenter régulièrement. Certes, les entreprises utilisent les blogs de manière courante non seulement pour communiquer, mais aussi pour assurer leur référencement naturel. Ceci demande la compétence d’un rédacteur professionnel. Les particuliers, vous et moi, ont une approche souvent (bien heureusement) plus ludique et plus libre de l’exercice. Pour autant, il s’agit bien de manier l’écriture journalistique. Celle-ci n’est pas innée. Elle possède différents codes dont le but est de communiquer de l’information au lecteur avec efficacité. En voici une approche rapide décrite dans un ton… journalistique ! 

Dans l’écriture journalistique, le ton c’est bon

Un article journalistique est un genre à part entière. Comme tel, il possède différents constituants qui sont toujours les mêmes. Il peut être écrit dans différents tons. Le plus connu est le ton informatif, qui a pour but de donner au lecteur des informations essentielles de manière efficace et directe. Mais le ton peut aussi être analytique, permettant au journaliste d’approfondir de l’information, d’offrir des hypothèses ou des démonstrations, ainsi que des exemples. Enfin, le ton peut être satirique, ce qui est issu d’une longue tradition pamphlétaire française datant du XVIIIe siècle et qui fut largement utilisé pour détourner la censure sous le IInd régime. Aujourd’hui, le Canard enchaîné ou Charlie Hebdo en ont fait une spécialité reconnue.

Attaquer, relancer mais ne pas chuter

L’article possède avant tout un titre. Celui-ci a pour mission d’accrocher le lecteur, il est donc court et utilise des mots-chocs qui peuvent être sous la forme d’une sentence de jeux de mots.

Ensuite, un chapeau (improprement orthographié ‘chapô’ dans la communication) est un sous-titre constitué de quelques phrases annonçant le contenu de l’article. Pour le web, on y inclut souvent des mots-clefs afin de faciliter le référencement naturel. Ce résumé de l’article est nécessaire pour attiser la curiosité du lecteur et l’inciter à lire la suite. Il va de soi que titre et chapeau sont particulièrement cohérents et complémentaires car ils sont souvent lus dans le même mouvement.

L’article est lui-même composé traditionnellement de l’attaque, des relances et de la chute.

L’attaque est la première phrase du papier : elle doit être particulièrement percutante car elle introduit la lecture. L’attaque est souvent relativement courte et rythmée ; elle peut aussi être constituée d’une citation-choc.

Les relances servent à maintenir l’attention du lecteur. Elles peuvent être présentées sous la forme d’un exergue, qui est un bloc de texte au milieu de l’article, ou d’intertitres immédiatement reconnaissables à leur typographie (souvent en gras). Le but est de relancer la lecture en annonçant notamment les contenus à suivre de manière synthétique.

La chute est la dernière phrase de l’article. Percutante, elle ouvre sur une perspective ou sur un clin d’œil.

Un angle et de la rondeur pour l’écriture journalistique

L’information est structurée et hiérarchisée par l’angle. Celui-ci oriente l’article, permettant d’adopter un point de vue clair et fléché sur une information. Il faut donc un article par angle, ce qui explique la raison pour laquelle dans les journaux, on trouve plusieurs articles sur le même sujet qui ne disent pas la même chose !

Le contenu de l’écriture journalistique répond ensuite toujours aux mêmes questions : qui ? quand ? où ? comment ? pourquoi ? Cette règle est aussi appelée règle des 5W2H : Who, What, Where, When, Why, How much, How ? (« Qui fait quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Et pourquoi ? ») Ceci ne date pas de la dernière pluie : Saint-Augustin utilisait précautionneusement ces principes rhétoriques en se posant systématiquement les questions quis, quid, quando, ubi, cur, quem ad modum, quibus adminiculis lorsqu’il écrivait.

On le voit, l’écriture journalistique ne s’improvise pas et se fonde sur une pratique et sur de la documentation de qualité. Car comme le prétendait Mauriac haut et fort, un journaliste, c’est d’abord un homme qui réussit à se faire lire.

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(c) Photo Boris Foucaud

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